Pour les futurs journalistes, le choix de la formation est crucial, notamment car les concours d'entrée sont très sélectifs et les frais d'études varient considérablement - de 243 € dans le public jusqu'à 9.000 € par an dans le privé. Un investissement à considérer attentivement, sachant qu'un journaliste débutant gagne environ 1.700 euros mensuels.
Dans ce guide pratique, nous explorons les différentes voies d'accès au journalisme, les critères de choix entre écoles reconnues et formations alternatives, ainsi que les nouvelles modalités d'apprentissage pour vous aider à faire les meilleurs choix pour votre avenir professionnel.
Devenir journaliste nécessite une formation adaptée, avec plusieurs parcours possibles selon votre profil et votre niveau d'études. En 2021, 60% des premières demandes de carte de presse provenaient de journalistes issus d'une école, preuve que la formation est devenue le principal chemin d'accès à la profession.
Contrairement aux idées reçues, aucun diplôme n'est obligatoire pour exercer le métier de journaliste. Toutefois, deux voies principales s'offrent aux bacheliers :
Les bachelors en journalisme proposés par des écoles privées constituent également une option, mais attention aux coûts pouvant atteindre 7 000 € annuels.
Sur la trentaine d'écoles de journalisme en France, 14 sont reconnues par la Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes (CPNEJ) :
Les concours d'entrée sont extrêmement sélectifs, avec des épreuves de culture générale, d'actualité, de synthèse et des entretiens de motivation. L'avantage majeur des écoles reconnues : une titularisation plus rapide (un an au lieu de deux pour passer de journaliste stagiaire à titulaire).
Pour les professionnels en reconversion, plusieurs options existent :
Ces dispositifs peuvent être financés par l'employeur, l'OPCO, la région, France Travail ou le compte personnel de formation (CPF), rendant les reconversions accessibles à différents profils professionnels.
En matière d'études journalisme, le choix entre une école reconnue et une formation alternative représente un véritable dilemme pour les candidats. Cette décision influence considérablement votre parcours professionnel futur.
La Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes (CPNEJ) accorde sa reconnaissance selon huit critères rigoureux. Premièrement, l'établissement doit avoir déjà diplômé et inséré deux promotions d'étudiants. Par ailleurs, la formation doit s'étaler sur au minimum trois semestres répartis sur deux années civiles. La reconnaissance porte uniquement sur un cursus spécifique, jamais sur l'ensemble des formations d'un établissement.
Les écoles reconnues doivent également maintenir une stricte séparation entre les cursus journalisme et communication, tout en offrant un équilibre entre enseignements théoriques et pratiques professionnelles. Les stages, particulièrement valorisés, doivent représenter entre 16 et 26 semaines pour un cursus de deux ans.
Un quart des nouveaux détenteurs de la carte de presse proviennent des 14 écoles reconnues, ce qui témoigne de leur efficacité. Certains établissements affichent des résultats particulièrement impressionnants - le CFJ Paris permettrait ainsi à 97% de ses étudiants de s'insérer dans le milieu professionnel dans les six mois suivant l'obtention du diplôme.
Néanmoins, malgré ces statistiques encourageantes, le secteur connaît des difficultés croissantes. Ainsi, 40% des titulaires de carte obtenus en 2008 avaient quitté la profession sept ans plus tard. En outre, les aspirations des jeunes diplômés correspondent rarement aux besoins réels du marché - beaucoup visent les médias nationaux alors que les opportunités se multiplient en presse régionale.
L'écart de coût entre formations est considérable: comptez entre 150 et 450€ par an à l'université, contre 5000 à 10000€ dans une école privée. Certaines formations comme Sciences Po peuvent atteindre 14500€ annuels.
Ces frais élevés s'expliquent notamment par:
Pour financer ces études, plusieurs solutions existent: bourses sur critères sociaux, prêts étudiants garantis par l'État ou alternance - cette dernière permettant d'être dispensé des frais de scolarité. L'investissement doit être évalué au regard du salaire mensuel moyen d'un jeune journaliste, généralement autour de 1800€.
Le paysage des études journalisme évolue constamment pour s'adapter aux mutations du métier. Aujourd'hui, trois modalités d'apprentissage alternatives se distinguent particulièrement pour les futurs professionnels de l'information.
L'alternance représente une voie d'excellence qui permet aux étudiants de mettre directement en pratique les enseignements théoriques. Grâce à cette formule, ils acquièrent des réflexes professionnels essentiels tout en se construisant un précieux réseau dans le milieu. Bien que peu répandue dans le secteur du journalisme, cette modalité est particulièrement appréciée des rédactions et augmente significativement les chances d'embauche.
Certains établissements proposent des formations entièrement en alternance. L'ESJ Lille, par exemple, offre un programme où les étudiants alternent entre 22,5 semaines de formation et 30 semaines en entreprise. Avantage majeur: les frais de scolarité sont intégralement pris en charge par les organismes professionnels comme l'Afdas.
Les formations à distance répondent parfaitement aux besoins des professionnels en reconversion ou des personnes éloignées géographiquement.
Le CNFDI propose également une formation de journaliste à distance adaptéeaux besoins des journalistes en herbe, avec un accent sur l'apprentissage autonome. Les cours sont conçus pour offrir une flexibilité maximale, permettant aux étudiants de progresser à leur propre rythme tout en bénéficiant de ressources pédagogiques variées. Cette approche favorise l'acquisition de compétences pratiques essentielles, tout en s'intégrant facilement dans un emploi du temps chargé.
L'Université de Lille propose notamment une licence de journalisme multimédia à distance qui compte 12 nationalités différentes en 2024.
L'ESJ Paris, pionnière dans ce domaine depuis 2012, organise des cours en visioconférence le soir, permettant ainsi de se former tout en poursuivant une activité professionnelle. Ces programmes nécessitent toutefois une grande autonomie et sont destinés aux personnes particulièrement motivées.
Les expériences internationales constituent un atout majeur dans un curriculum. Le CFJ Paris encourage activement les séjours d'études à l'étranger, notamment via le programme Erasmus+. Les crédits validés à l'étranger sont transférés à l'établissement d'origine, assurant ainsi la continuité du parcours.
Des programmes spécifiques comme le Master francophone en journalisme international (MFJI), créé par la DW Akademie et l'EPJT, permettent d'acquérir une perspective globale du métier tout en respectant les spécificités régionales. Ces formations sont généralement accessibles via des bourses spécifiques, comme celle d'Erasmus+ qui offre entre 300€ et 700€ mensuels selon le pays d'accueil.
Pour réussir dans le journalisme d'aujourd'hui, la maîtrise d'un ensemble de compétences techniques et humaines s'avère indispensable. Au-delà de la formation académique, les rédactions recherchent des profils polyvalents capables de s'adapter à un paysage médiatique en constante mutation.
Désormais, un journaliste doit maîtriser plusieurs supports et formats. Les compétences techniques essentielles comprennent la production vidéo (tournage et montage), l'enregistrement audio pour les podcasts, et la maîtrise des outils numériques. La capacité à travailler avec différents CMS (systèmes de gestion de contenu) ainsi que les rudiments du langage HTML constituent également des atouts précieux.
Les réseaux sociaux sont devenus incontournables : 94% des journalistes français les utilisent dans leur activité professionnelle. Ils servent autant à la diffusion qu'à la collecte d'informations, 61% des journalistes les utilisant pour leur recherche. Les compétences en référencement (SEO) sont également primordiales pour assurer la visibilité des contenus.
Face aux évolutions technologiques, l'adaptabilité représente une qualité fondamentale. Par ailleurs, la curiosité intellectuelle reste la compétence la plus demandée dans le métier. Elle permet de déceler les tendances émergentes et d'anticiper les sujets d'actualité.
L'esprit critique et la vérification des informations sont devenus essentiels dans un environnement médiatique saturé de fausses nouvelles. Cette rigueur s'accompagne d'une capacité d'analyse et de synthèse permettant de traiter rapidement des informations complexes.
Un portfolio représente bien plus qu'une simple carte de visite – c'est une vitrine de vos compétences journalistiques. Pour qu'il soit efficace, privilégiez la qualité à la quantité en sélectionnant vos meilleures réalisations.
Idéalement, votre portfolio doit être clair, précis et aéré. En outre, il doit refléter votre polyvalence à travers différents formats (articles, vidéos, podcasts). Les stages et projets étudiants constituent d'excellentes opportunités pour l'enrichir. N'hésitez pas à inclure également des témoignages de professionnels avec qui vous avez collaboré, ajoutant ainsi une forte valeur ajoutée à votre dossier.
Les études de journalisme représentent certainement un investissement important , tant sur le plan financier que personnel. Néanmoins, la diversité des parcours disponibles permet à chacun de trouver une voie adaptée à ses objectifs professionnels et à sa situation.
La réussite dans ce domaine dépend avant tout d'un choix éclairé de formation. Les écoles reconnues par la CPNEJ offrent des avantages indéniables pour l'insertion professionnelle, tandis que les formations alternatives peuvent s'avérer plus accessibles ou mieux adaptées à certains profils. L'essentiel est de privilégier un programme qui correspond à vos aspirations tout en tenant compte des réalités du marché.
Face aux mutations constantes du métier, la polyvalence devient primordiale. Un journaliste moderne doit maîtriser aussi bien les compétences techniques traditionnelles que les nouveaux outils numériques, sans oublier les qualités humaines essentielles comme la curiosité et l'esprit critique. Cette combinaison de savoir-faire, associée à un solide portfolio, constitue la clé d'une carrière réussie dans le journalisme de demain.
Q1. Quelles sont les principales voies pour devenir journaliste en France ? Il existe plusieurs parcours pour devenir journaliste, notamment les formations post-bac comme le BUT Information-Communication, les licences professionnelles, les masters en journalisme dans les universités reconnues, et les écoles spécialisées. La reconversion professionnelle est également possible via des formations courtes ou la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE).
Q2. Quels sont les avantages d'une école de journalisme reconnue par la CPNEJ ? Les écoles reconnues par la CPNEJ offrent une formation de qualité avec un équilibre entre théorie et pratique, des stages obligatoires, et une séparation stricte entre journalisme et communication. Elles permettent également une titularisation plus rapide et affichent généralement de meilleurs taux d'insertion professionnelle.
Q3. L'alternance est-elle une option viable pour les études de journalisme ? Oui, l'alternance est une excellente option pour les études de journalisme. Elle permet de concilier théorie et pratique, d'acquérir des réflexes professionnels, de se construire un réseau, et d'augmenter ses chances d'embauche. De plus, les frais de scolarité sont souvent pris en charge par les organismes professionnels.
Q4. Quelles sont les compétences techniques essentielles pour un journaliste aujourd'hui ? Un journaliste moderne doit maîtriser la production vidéo, l'enregistrement audio, les outils numériques, et les réseaux sociaux. Des compétences en référencement (SEO) et en gestion de contenu (CMS) sont également importantes. La polyvalence technique est cruciale dans un paysage médiatique en constante évolution.
Q5. Comment se démarquer en tant que futur journaliste ? Pour se démarquer, il est essentiel de développer un ensemble de compétences techniques et humaines. Cela inclut la maîtrise de différents supports médiatiques, une forte adaptabilité, une curiosité intellectuelle, et un esprit critique aiguisé. La constitution d'un portfolio diversifié et de qualité pendant ses études est également cruciale pour démontrer ses compétences aux futurs employeurs.