Pédagogie : chaque mémoire a son ADN !

Chaque personne a sa façon personnelle d’apprendre et de retenir.

Certains ont une mémoire visuelle très développée : ils ne peuvent apprendre et retenir que s’ils voient les contenus pédagogiques. Ils sont incapables de retenir l’orthographe d’un mot s’ils ne le voient pas écrit. Inutile de leur répéter x fois comment s’écrit tel ou tel mot. Ils ne le retiendront que s’ils le voient en toutes lettres, couché sur une feuille. Leur mémoire fonctionne sur ces mêmes bases. Ils se souviennent précisément où se trouvent telle ou telle partie du cours qu’ils sont en train de reproduire ou de réciter.

« Ce passage se trouve en haut de telle ou telle page ». C’est naturel pour eux. C’est une prouesse pour d’autres.

D’autres apprenants ont une mémoire plutôt auditive. Ils écoutent et ils retiennent. Napoléon 1^er se positionnait entre 2 classes pour écouter 2 cours en même temps avec une efficacité remarquable.

Autre variété : des étudiants préfèrent être actifs pour retenir ce qu’ils apprennent. Ils ont besoin de répondre au fur et à mesure de leur apprentissage à des questions pour garder éveillé leur esprit.

D’autres sont perturbés par cette méthode trop interactive. Ils préfèrent se concentrer durant des heures sur des textes même longs, sur des contenus pédagogiques détaillés et consistants. Ils n’hésitent pas à "faire des fiches synthétiques" sur ce qu’ils lisent. C’est leur façon d’être auto-actifs sans ressentir le besoin d’être sollicités par un tiers.

Toutes ces variétés pédagogiques ne sont pas exclusives. Elles peuvent se combiner avec des supports différents. Les uns ont plutôt une mémoire visuelle à 70% et ont besoin de 30% de mémoire auditive. Ce rapport peut être inversé pour d’autres profils.

Alors quand on est enseignant en présentiel ou quand on enseigne à distance, comment fait-on ?

Impossible de faire passer à chaque élève une batterie de tests pour connaître leur « profil pédagogique ». Qui plus est ce serait une tâche de Sisyphe car il faudrait actualiser ce profil régulièrement !

La méthode choisie par les passeurs de savoirs repose sur la variété des méthodes pédagogiques : papiers, supports audio, supports multimédia, interactifs, avec un zest de présentiel.

Une bonne formation doit combiner tous ces aspects pour arriver à un maximum d’efficacité pédagogique. C’est ce que les pédagogues appellent le « mix-pédagogique » qui combine intelligemment tous ces paramètres et qui permet de s’adapter à « l’ADN de mémoriel » pour chaque apprenant en fonction de son âge, de son vécu, de son cursus scolaire.

La réussite pédagogique est à ce prix.

Les maîtres doivent donc être formés à tous ces paramètres pour faire passer leur savoir efficacement. L’enseignement à distance est partie prenante dans cette évolution multidirectionnelle de cette pédagogie nouvelle.

Jean-Pierre LEHNISCH
Docteur d’Etat en Droit
Licencié es Lettres
Directeur fondateur du CNFDI (Centre National Privé de Formation à Distance)
Auteur de « L’enseignement à distance » (éditions PUF, collection « Que sais-je ? ») et de « Enseignement à distance et formation professionnelle continue » (éditions ESF)

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